Découvrez l’histoire de La Prairie

La Prairie a célébré son 350e anniversaire en 2017.

Plus de trois siècles d’histoire marqués par la présence des Amérindiens, la guerre, un incendie majeur, des inondations, le développement et de nombreux moments historiques ont forgé sa personnalité propre et ce qu’elle est devenue aujourd’hui : une ville reconnue et dynamique.

Concédée aux Jésuites, qui s’installent dans leur seigneurie en 1667, La Prairie se développe d’abord autour de la mission où se concentrent quelques Français et de nombreux Amérindiens convertis au christianisme. Très tôt, à cause de problèmes de cohabitation, la mission amérindienne se déplacera vers l’ouest laissant l’emplacement aux seuls colons venus de France. On y construit un premier moulin à farine et, en 1687, une palissade de bois, laquelle servira en 1691 à repousser une attaque de mercenaires venus de la Nouvelle-Angleterre. Quelques années plus tard, une petite église de bois est érigée et peu à peu un village prend naissance.

La population s’accroît de façon importante mais reste, pour des raisons de sécurité, confinée à l’intérieur de la palissade. L’année 1705 voit naître la première église de pierre. À cause de sa situation géographique, La Prairie s’impose vite comme un lieu de transit obligé pour les échanges commerciaux entre Montréal et la Nouvelle-Angleterre. Après la Conquête de 1760, de nombreux commerçants anglophones viennent s’y installer. La palissade, agrandie à quelques reprises, est devenue désuète; les nouvelles maisons débordent le périmètre du fort.

Le passage constant de voyageurs et de marchandises transportés par les bateaux à vapeur contribue à enrichir le village à tous points de vue. Ces bateaux à vapeur apparaissent à La Prairie en 1808. Par malheur, l’incendie majeur de 1846 et la construction du pont Victoria sonneront le lent déclin de La Prairie dans la seconde moitié du 19e  siècle.

Jusqu’à la fin des années soixante la petite ville change peu. Municipalité de services, on y trouve des institutions d’enseignement ainsi que des banques, des notaires, des médecins et quelques commerces. Toutefois, la population augmente lors de l’ouverture de la paroisse du Christ-Roi, après la Seconde Guerre mondiale. La construction presque simultanée de la Voie maritime du Saint-Laurent, du pont Champlain et de l’autoroute 132 vont provoquer, sur la Rive-Sud, la création de deux nouvelles banlieues issues de l’ancienne seigneurie de La Prairie : Brossard et Candiac. Suivront une véritable explosion démographique et l’ouverture obligée de nouveaux quartiers à même la zone agricole et l’ancienne commune : La Magdeleine, La Citière et le Grand Boisé.

En ce début de 21e siècle, La Prairie est une municipalité aux multiples services. Les efforts se sont multipliés depuis quelques années pour revitaliser le secteur de l’arrondissement historique, témoin du passé ancien et unique de La Prairie.

Textes et illustrations

Site patrimonial déclaré de La Prairie

Le Vieux-La Prairie, déclaré site patrimonial depuis 1975, est considéré comme une aire d’intérêt patrimonial de niveau national.

Couvrant une superficie de 96 hectares et comprenant notamment l’ancien noyau villageois qui occupe le cinquième de la superficie de ce territoire, le site patrimonial est délimité par le fleuve Saint-Laurent (petit bassin de La Prairie) à l’ouest, la rue Saint-Laurent à l’est, la rivière Saint-Jacques au nord et la rue Longtin au sud.

Le site patrimonial de La Prairie comprend 55 sites archéologiques amérindiens et euroquébécois inscrits à l’Inventaire des sites archéologiques du Québec. Il est d’autant plus important puisqu’il est le seul endroit de la région métropolitaine où il y a une aussi grande concentration de biens archéologiques. Il compte quelque 330 bâtiments dans son secteur le plus ancien, dont environ 120 édifices anciens, 65 édifices plus récents et 145 dépendances.

La Ville de La Prairie, le ministère des Ressources naturelles et de la Faune ainsi que le ministère de la Culture et des Communications, direction Montérégie, ont multiplié les efforts et les investissements dans l’arrondissement historique du Vieux-La Prairie au cours des dernières années. Aussi, grâce à un partenariat avec Hydro-Québec, Bell et Gaz Métro, le paysage urbain a été complètement transformé en raison d’un programme d’enfouissement des fils électriques.

Au cœur de l’histoire du Québec et du Canada, le Vieux-La Prairie fait donc partie du club sélect des 13 aires d’intérêt patrimonial de niveau provincial.

Par cette nomination prestigieuse, le gouvernement du Québec a reconnu la valeur historique de ce secteur, son architecture, son urbanisme et ses paysages.

Pour des renseignements sur les lieux à visiter, les visites guidées ainsi que les activités, consultez notre dépliant Un secteur historique à découvrir.

Liste des maires

Voici la liste des personnes qui ont occupé la fonction de maire de la ville de La Prairie depuis 1846.

Élue conseillère municipale en novembre 1999, Lucie F.-Roussel agit comme mairesse suppléante de 2003 à 2005 puis devient mairesse pour la première fois en 2005. Elle entreprend un troisième mandat à ce titre en 2013 alors qu’elle est élue sans opposition.

Madame Roussel a participé à l’élaboration de la première politique familiale et a obtenu en 2012 le prix provincial Pierre-Gingras décerné par le Carrefour Action municipale et famille.

Dans le domaine de la culture et du patrimoine, elle a également collaboré de manière considérable à la création, en 2013, du Musée d’archéologie de Roussillon situé à La Prairie.

Tout au long de sa carrière, Lucie F.-Roussel a été membre de plusieurs conseils d’administration et comités de travail et était très engagée auprès de la communauté.

Elle était notamment membre du conseil d’administration de l’Union des municipalités du Québec (UMQ), présidente de la commission politique sur l’éthique de l’UMQ et présidente du Comité fonds d’aide juridique de l’UMQ.

Lucie F. Roussel aura œuvré en politique municipale pendant 15 ans alors qu’elle décède tragiquement après avoir été piquée par des guêpes le 20 juillet 2014.

Diplômé de HEC Montréal, Guy Dupré a occupé les postes de trésorier, de greffier et de directeur de la Ville de La Prairie entre 1965 et 1989. De 1989 à 1991, il a été directeur général de la Régie d’assainissement des eaux du bassin de La Prairie.

Comme maire, il a participé à l’ouverture des quartiers La Citière, La Clairière, de l’Arrondissement et du Grand Boisé.

Fortement impliqué socialement, monsieur Dupré a aussi contribué par le biais de sa fondation à éclairer le clocher de l’église la Nativité de la Sainte-Vierge ainsi qu’à soutenir les organismes du milieu. Au fil des 21 années d’existence de la Fondation Guy-Dupré, 300 000 $ ont été amassés et distribués dans la collectivité.

De l’avis général, on s’accorde pour dire que tout au long de sa carrière, Guy Dupré a fait preuve de vision. C’était un Laprairien dévoué envers sa communauté et qui a su développer La Prairie à un moment marquant de son histoire.

Il est décédé le 17 janvier 2018, à l’âge de 81 ans, des suites d’un cancer.

Sous l’administration de Jean-Marie Lamoureux, la Ville de La Prairie fait l’acquisition de la Maison-à-Tout-le-Monde et met en œuvre le programme d’amélioration de quartier du Vieux-La Prairie.

De plus, deux protocoles d’entente seront signés : l’un entre la municipalité et le milieu scolaire pour la location de locaux et de services et l’autre pour le projet d’assainissement des eaux du Bassin de La Prairie pour lequel s’amorcent aussi les travaux de la phase 1.

Monsieur Lamoureux a été co-président fondateur du Club Optimiste de La Prairie ainsi que fondateur des Cadets de l’air de La Prairie.

Patrick McGee est né à La Prairie le 1er novembre 1901. Ses études terminées, il travaille au magasin général de son oncle et de son père « Demers et McGee » en tant qu’homme à tout faire. On y vend de tout : épicerie, biscuits, mélasse, prélart (linoléum), clous, charbon et articles ménagers de toutes sortes. Le dimanche avant la messe de 10 h, les cultivateurs garent leurs chevaux à l’écurie à l’arrière du magasin où ils s’approvisionnent pour la semaine suite à la cérémonie.

Patrick McGee épouse en 1924 Jeannette Brisson fille de Joseph-Auguste Brisson et d’Hermine Dumouchel. Durant leur « voyage de noces », son oncle David Demers meurt accidentellement. Dès son retour, Patrick le remplace au magasin, tant à la comptabilité qu’aux achats ou au service à la clientèle. Il travaille particulièrement au rez-de-chaussée alors que Fridolin Lamarre, l’époux de sa sœur, devient responsable de la marchandise au premier étage.

En septembre1939, Patrick McGee achète la part du magasin qu’il partage déjà avec Fridolin Lamarre, son beau-frère. Il devient à ce temps, l’unique propriétaire du magasin.

Sociable, il aime le public. Il fait d’ailleurs partie de plusieurs organismes sociaux. Élu échevin (conseiller municipal) de la Ville de La Prairie à compter de 1944, ses concitoyens l’élisent par acclamation à la mairie en 1947. Réélu en février 1950, il abandonne, par contre, son poste en septembre de la même année. C’est durant son mandat que se développera le quartier sud de La Prairie, appelé « la Commune » (endroit commun où les animaux du secteur sont mis en enclos), qui deviendra la paroisse Christ-Roi.

Suite à la vente de son commerce, il devient greffier de la municipalité de La Prairie jusqu’à son décès, en octobre 1956.

Fils de Louis-Conrad Pelletier senior, maire de La Prairie de 1904 à 1908, il suit aussi ses traces en devenant avocat. Après son mandat, il devient président de la Commission des relations ouvrières de la province de Québec. Il est également professeur de droit industriel à la Faculté de droit de l’Université de Montréal.

Médecin comme son père, l’ancien maire Simon-Abraham Longtin, Joseph-Moïse se perfectionna quelques années à Paris avant de devenir une sommité dans son domaine.

De retour à La Prairie, sa réputation continue de s’étendre soignant ainsi les patients de la région et de Montréal. Il est même chirurgien-major pour le 65e régiment.

Gouverneur du Collège des médecins et des chirurgiens de la province de Québec de 1909 à 1927, il a été maire pendant plus de 20 ans, le premier à être élu aussi longtemps. Pendant ses années à la tête de la municipalité, il établit les systèmes d’éclairage et d’électricité, fit construire le boulevard Salaberry, la route Édouard VII et des trottoirs en béton. En plus d’instaurer la numérotation des habitations, il aida à l’établissement de manufactures.

Président de la commission scolaire pendant plusieurs années, il refusa pourtant d’être élu par acclamation à la législature provinciale pour pouvoir conserver du temps pour ses patients.

Louis-Conrad Pelletier était un avocat diplômé de l’Université McGill fort respecté à Montréal, où il exerça d’abord seul afin de fonder son cabinet et d’y avoir des associés.

Élu député du Parti conservateur dans la circonscription fédérale de La Prairie en 1891, il fut défait en 1896. Multipliant les tentatives pour être élu à l’Assemblée nationale du Québec en 1890, 1896 et 1900, il fut nommé au Conseil de la Reine en 1892 et bâtonnier du Barreau de Montréal. Cofondateur de la Briqueterie Saint-Laurent, fondateur de l’Académie commerciale de La Prairie, il a également été président des commissaires d’école.

Lors de son mandat à la mairie, il fit construire l’aqueduc et agrandir de moitié l’Académie Saint-Joseph. Il a toujours conservé sa maison de villégiature près des rapides de La Prairie, même s’il vivait à Montréal.

Né en 1852 à Saint-Lin des Laurentides, Thomas-Auguste Brisson s’établit à La Prairie à la suite de ses études en médecine.

Le docteur Brisson fut maire de La Prairie de 1885 à 1893, préfet de comté à la fin du 19e siècle et au début du 20e siècle et chirurgien major du 85e Bataillon, fondé à La Prairie en 1880 par le maire précédent.

Homme très impliqué socialement, on lui doit l’établissement d’institutions majeures : l’implantation des briqueteries en 1892, la venue des Frères de l’Instruction chrétienne (maison provinciale) en 1888, le transfert du cimetière sur son site actuel, la construction du bureau de poste sur la rue Saint-Georges et la construction des remparts (digues) en 1888 afin de protéger le village des glaces lors des débâcles.

En 1893, il fonde la Société générale de colonisation et de rapatriement de la province de Québec dont il sera l’agent général pendant quinze ans. Historiographe et homme de lettres, membre de la Société historique de Montréal et archiviste de la Société littéraire de La Prairie, il est l’initiateur de ce qui deviendra le Fonds Élisée Choquet; une collection de plus de 20 000 documents sur l’histoire de La Prairie, de ses familles et de la région. Des copies de ce fonds d’archives sont conservées à la Société d’histoire de La Prairie-de-la-Magdeleine.

Fils d’aubergiste, monsieur Brosseau a occupé plusieurs fonctions au fil de sa vie. Provenant d’une famille prospère, ce capitaine d’un navire à vapeur, l’Aigle, est également maître de poste, marchand de bois, agent pour les compagnies d’assurance Canada Fire and Marine Insurance et Commercial Union Assurance Co. of London, directeur et secrétaire de la Laprairie Navigation Co. (1867) et directeur et secrétaire de la Laprairie Turnpike Road Co.

Colonel Julien Brosseau est surtout renommé pour avoir agi comme officier du détachement volontaire de La Prairie lors de la guerre contre les Féniens (des Irlandais basés aux États-Unis qui attaquaient les contingents britanniques) et pour avoir fondé, quelques années plus tard, le 85e régiment d’infanterie, devenu le Régiment de Maisonneuve puis le Royal 22e Régiment.

Avant d’être élu maire, monsieur Brosseau a assumé les fonctions de secrétaire-trésorier de la municipalité. À compter de 1892 et jusqu’à sa mort, il sera registrateur du comté de La Prairie.

Fondateur de l’Institut La Prairie (Société littéraire de La Prairie) fondée en 1853, ce médecin de profession est devenu président de la commission scolaire en 1860. À la mort de sa femme, en 1865, monsieur Dufresne devient chanoine; il fera d’ailleurs partie des bâtisseurs de la cathédrale de Montréal et de celle de Saint-Hyacinthe. Durant son mandat de maire, il sera également préfet de comté.

Né à Westminster au Massachussetts en 1792, monsieur Alexander arrive à La Prairie à une date inconnue. Il y construit toutefois sa maison vers 1830, édifice qu’il est toujours possible d’observer à l’intersection du chemin de Saint-Jean et de la rue Sainte-Marie.

Médecin dès 1817 (il héritera de son mentor, le médecin James Austin Leonard, en plus de marier sa veuve), Asa-Taylor Alexander est d’abord conseiller municipal, de 1847 à 1851. Il reviendra au poste de conseiller, à la suite de son mandat à titre de maire, et ce, jusqu’en 1857, où il abandonne son poste, devenu trop malade. Il est enterré au cimetière de la paroisse Saint-Johns, à Saint-Jean.

Fait inusité, lors des troubles de 1837-1838, il n’hésite pas à soigner les patriotes blessés à la côte La Tortue. Même s’il est anglophone, il écrira au gouvernement pour implorer sa clémence envers les patriotes condamnés

Jean-Baptiste Varin est né à l’île Manitoulin, dans la baie Géorgienne, dans le Haut-Canada, le 26 novembre 1810. Il étudia au Petit séminaire de Montréal et fit, par la suite, l’apprentissage du notariat à La Prairie. Admis à la pratique de sa profession en 1833, il l’exerça à La Prairie jusqu’en 1868.

Vers 1840, le gouvernement confie à monsieur Varin le poste d’agent de la seigneurie. Il occupera ce poste durant 50 ans. En 1846, Jean-Baptiste Varin devient le premier maire de La Prairie. Il le demeurera jusqu’en 1851.

Dans les années suivantes, il devient non seulement une figure importante pour le village de La Prairie, mais également pour tout le Bas-Canada. Étant député au Parlement du Canada pour le comté d’Huntington (à l’époque ce comté comprenait La Prairie et une partie de Napierville), il vient à connaître Sir Georges-Étienne Cartier, un des pères de la Confédération. Les deux hommes deviennent de grands amis. En 1866, Sir Cartier fonde le bureau du cadastre. Jean-Baptiste Varin travaille avec messieurs Cartier et Hincks pour l’abolition de la tenure seigneuriale. Sir Georges-Étienne Cartier confie aussi à monsieur Varin la tâche difficile de préparer un projet de loi. En 1866, son projet de loi est accepté et est nommé la Loi Varin.

Le notaire se voit offrir le poste de commissaire au gouvernement. Il travaille conjointement avec messieurs Juddha, Lelievre et Dumas pour régler avec les seigneurs la question des lods et ventes. La tenure seigneuriale étant abolie, le gouvernement remet plus de 5 millions de dollars aux seigneurs pour couvrir leurs pertes. De plus, ces derniers demeurent propriétaires de leur domaine et des terres qui n’ont pas été concédées.

Jean-Baptiste Varin, était connu de ses proches comme un père bon, tendre et dévoué, un chrétien convaincu et un citoyen digne et honorable. Il est décédé en 1899 à l’âge de 88 ans.