L’eau potable que vous buvez ou que vous utilisez pour vous doucher, remplir votre piscine, laver votre vaisselle (et plus encore!) provient du fleuve Saint-Laurent. La Ville y pompe entre 10 et 20 millions de litres d’eau par jour, selon la saison.

Cette eau brute est acheminée à l’usine de filtration de La Prairie, où elle subit différents traitements visant à la rendre potable. Lorsqu’elle est prête à être consommée, elle est envoyée dans les tuyaux du réseau d’aqueduc qui dessert les maisons, les commerces et les industries du territoire.

Une fois usée, donc contaminée, l’eau se retrouve dans les égouts sanitaires de la ville. Grâce à des conduites souterraines, elle est envoyée vers les installations d’épuration de la Régie d’assainissement des eaux du bassin de Laprairie (RAEBL) pour y être assainie, puis renvoyée dans le fleuve Saint-Laurent.

En plus des égouts sanitaires, la ville de La Prairie peut compter sur un réseau d’égouts pluviaux. Ce dernier sert à recueillir les eaux qui proviennent de la pluie et de la fonte des neiges.

Ces eaux tombent dans les puisards situés dans les rues, et sont dirigées soit vers la RAEBL, soit vers le fleuve Saint-Laurent.

Si les eaux de pluie ne vont pas toutes au même endroit, c’est parce que l’on retrouve trois types de réseaux d’égouts sur le territoire de la municipalité.

Dans les nouveaux quartiers, les conduites des égouts sanitaires et des égouts pluviaux sont séparées. Les eaux usées et les eaux pluviales ne voyagent donc pas par les mêmes tuyaux, ce qui permet aux eaux usées d’être dirigées vers les installations de la RAEBL pour y être traitées, et aux eaux de pluie, qui n’ont pas besoin d’être assainies, d’aller directement dans le fleuve Saint-Laurent ou dans un cours d’eau avoisinant.

Il arrive également, dans certains quartiers, que les conduites des égouts sanitaires et des égouts pluviaux soient séparées, mais que le drain de fondation d’un bâtiment, qui recueille les eaux de pluie, soit relié à une conduite sanitaire au lieu d’une conduite pluviale. Des eaux de pluie voyagent alors avec les eaux usées dans les égouts sanitaires et sont envoyées aux installations de la RAEBL.

Par ailleurs, près du quart des conduites de la ville sont combinées – principalement dans les quartiers les plus anciens – c’est-à-dire que les eaux usées et les eaux de pluie voyagent par le même tuyau. Ces eaux sont donc dirigées vers l’usine de la RAEBL pour y être traitées puis retournées au fleuve.

Une surverse consiste à rejeter des eaux usées dans le fleuve Saint-Laurent, sans avoir pu les traiter avant. Elle se produit lorsque la capacité du réseau d’égouts est atteinte.

Dans la majorité des cas, les surverses surviennent lors d’épisodes de pluie intense. Le réseau d’égouts devient rapidement saturé, surtout si les conduites drainent à la fois les eaux usées et les eaux de pluie. Les installations de traitement reçoivent plus d’eau que la quantité qu’elles sont capables de traiter, et l’on doit procéder à une surverse pour éviter des refoulements et d’autres dommages au sein de la municipalité.

Au Québec, toutes les surverses sont répertoriées par le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs. Une Municipalité peut procéder à des déversements d’eaux usées sous certaines conditions.

Ainsi, les surverses sont tolérées lorsqu’il pleut et lors de situations d’urgence, par exemple si un bris survient dans le système d’égouts. Elles sont toutefois interdites par temps sec, sous peine d’amendes pouvant s’élever à des millions de dollars.

Au début de 2022, un rapport d’expertise a mis en lumière que la capacité des infrastructures de gestion des eaux usées de la Ville a presque atteint sa limite. Par conséquent, plus d’une dizaine de surverses d’eaux non traitées surviennent par temps de pluie chaque année depuis cinq ans, et le risque de surverses par temps sec ne cesse d’augmenter.

Souhaitant ne pas ajouter de pression sur le réseau d’égouts, la Ville a mis en place un moratoire sur la majorité des projets de construction sur son territoire.

Des études complémentaires sont en cours pour trouver une solution et s’assurer que les infrastructures soient conformes aux exigences du ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs en matière de gestion des eaux usées.